Brussel/Tunis le 20/10/2016
Tunisie : Opacité et menaces de licenciement dans une radio privée
La radio tunisienne privé Kalima, refuse d’identifier ses propriétaires et menace de licencier tout son personnel
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) soutient son affilié, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et demande à la direction de Radio Kalima de respecter le principe de transparence relatif à la propriété des médias en Tunisie, ainsi que les droits des travailleurs. Les deux organisations engagent la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) à exiger la transparence de la propriété de la radio
La radio privée Kalima, co-fondée par Sihem Bensédrine et Omar Mestiri et longtemps considérée comme fer de lance des radios indépendantes en Tunisie, a vu la majorité de ses actions cédées en 2015 à un homme d’affaire. Le bureau exécutif du SNJT accuse l’homme politique Slim Riahi d’être le détenteur de ces actions, ce qui contredirait la loi de séparation entre les médias et le monde politique dans le pays.
Le bureau exécutif du SNJT a rencontré le conseil de la HAICA mardi 11 octobre et a exprimé ses doutes à propos de la propriété de la radio. Le SNJT a également partagé sa profonde préoccupation devant les menaces de licenciement de tout le personnel de radio Kalima. Le licenciement toucherait 26 personnes, à la fois techniciens et journalistes, sans qu’aucune justification n’ait été apportée à cette décision. Le syndicat dénonce les graves atteintes à la liberté d’expression en Tunisie et soutient la HAICA dans sa démarche visant à clarifier l’ambiguïté entourant la propriété de la radio
Les journalistes de Radio Kalima observent, depuis le lundi 10 octobre 2016, un sit-in ouvert pour revendiquer la régularisation de leur situation
Le président de la FIJ Philippe Leruth a déploré une grave atteinte à la liberté de la presse en Tunisie
“Nous demandons au gouvernement tunisien, d’appliquer la législation en vigueur concernant la transparence dans la propriété des médias, et encourageons la HAICA dans son processus d’investigation concernant la propriété de Radio Kalima. Le peuple tunisien a le droit de connaitre l’identité des détenteurs des médias et doit être informé de la manière la plus indépendante et transparente possible. Par ailleurs, nous demandons à la direction de Radio Kalima de respecter les droits des travailleurs et de dument justifier toute menace de suppression de poste au sein de ses structures