? Jerada, ville martyre ! Que cherche le pouvoir marocain
Nous, organisations et réseaux, affirmons notre soutien total à la lutte légitime de la population de Jerada (nord-est du Maroc) , mobilisée depuis plus de trois mois pour des revendications sociales et économiques de base, souvent de survie !
La manifestation pacifique de ce 14 mars, organisée en dehors de la ville, a fait l’objet d’une répression sauvage .
L’ampleur de la crise sociale, au Maroc est telle que des mouvements sociaux perdurent depuis plusieurs mois. Au Nord comme au Sud ces mouvements expriment les mêmes revendications : Le droit à des besoins de base tel que le droit à la santé, au travail des jeunes, aux infrastructures pour les zones marginalisées. Bref, à une vie dans la dignité et pour l’égalité des chances.
La réponse des autorités marocaines se résume en deux attitudes programmées d’avance : Tergiverser puis réprimer.
La région du Rif (région du Nord du Maroc) a connu un mouvement (Hirak) sans précédent depuis l’année dernière, avec la participation de la population d’une façon pacifique pour leurs droits économiques, sociaux et culturels. Réponse des autorités : des centaines de jeunes et de moins jeunes croupissent dans les prisons du royaume. Leurs leaders sont actuellement poursuivis pour des motifs extravagants.
Depuis plus de trois mois, la ville minière de Jérada ( Nord-Est du Maroc) vit plusieurs drames successifs : Au fait, la région de Jérada est sinistrée depuis la fin des années 90, suite à la fermeture des mines de charbon acculant des centaines de mineurs à risquer leur vie pour extraire clandestinement du charbon. Aucune perspective n’est offerte aux populations. En décembre dernier, décès de 2 frères dans un puits désaffecté de charbon, suivis de ‘un autre décès. L’exaspération de la population s’est exprimée, comme dans la région du Rif, d’une façon civilisée. Les revendications pacifiques des manifestants se sont centrées sur la nécessité d’ « alternatives économiques » à l’extraction clandestine du charbon. La réponse du gouvernement s’est résumée à des promesses, avant de passer à l’arrestation de militants et l’interdiction de toute manifestation, ce qui a eu pour résultat un état de siège de la ville et des heurts entre manifestants et police . La population continue à se mobiliser en appelant à une grève générale et à une marche vers Rabat la capitale.
Nous, associations et organisations signataires, tout en affirmant notre totale solidarité avec les mouvements sociaux au Maroc pour leurs droits économiques, sociaux et culturels
exigeons :
L’arrêt de la répression contre les mouvements sociaux au Maroc.
La libération de tous les prisonniers politiques.
L’ouverture de négociations sérieuses avec les représentants des mouvements sociaux sur leurs revendications
Nous appelons toutes les forces démocratiques maghrébines à soutenir ces mouvements sociaux et à dénoncer la criminalisation des mouvements sociaux pacifiques, au Maroc et au Maghreb.
Nous appelons les démocrates et les épris de paix et de justice, à travers le monde, à apporter leur soutien et leur solidarité avec ces mouvements en lutte pour la dignité, la justice sociale et la liberté.
Le 16 mars 2018
Premiers signataires
Associations et organisations
– Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc – ASDHOM
– Association Marocaine des Droits d el’ Homme – AMDH
– Association des Marocains en France – AMF
– Association N’aouara – Bruxelles
– Association Vigilance pour la Démocratie et l’ Etat Civique – Yaquadha – Tunisie
– Comité Pour le Respect des Libertés et des Droits d el’Homme en Tunisie – CRLDHT
– Comité de Vilance pour la Démocratie en Tunisie – Belgique CVDT
– Collectif Agir pour la Démocratie en Algérie – ACDA
– El Ghorba Associaiton – Lyon
– Euromed Droit – REMDH
– Forum Marocain des Alternatifs Sud – FMAS
– Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux – FTDES
– Immigration Developpement Démocratie – IDD
– Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme – LTDH
– Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples – MRAP
– Observatoire Marocain des Libertés Publiques – OMLP
– Partenia 2000 – France
– Plateforme Euo-Marocaine Migration Développement Citoyenneté et Démocratie
– Syndicat Autonome des Personnels de l’Administration Publique, Algérie – SNAPAP
-Syndicat National des Journalistes Tunisiens – SNJT
– R2seau Sortir du Colonialisme
– Union Syndicale Solidaires – SUD
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