La justice est un principe fondamental d’une société libre. Elle dissuade ceux qui menacent la liberté d’expression et enhardit ceux qui prennent position pour la défendre. C’est pourquoi l’injustice dont sont victimes les journalistes est si coûteuse pour toutes les sociétés.
De 2006 à 2016, pas moins de 930 journalistes ont été assassinés. En 2016 seulement, 102 journalistes ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions.
Ce qui rend ces chiffres encore plus insupportables, c’est que, dans plus de neuf cas sur dix, les auteurs de ces crimes ne sont jamais traduits devant la justice.
Les journalistes locaux sont les principaux concernés : 93 % des journalistes assassinés ces onze dernières années étaient des journalistes locaux enquêtant sur des faits locaux. Sont aussi concernées les menaces auxquelles les femmes journalistes sont confrontées, notamment l’augmentation alarmante du harcèlement en ligne.
Nous devons nous assurer que justice soit rendue pour chaque journaliste assassiné. C’est essentiel pour honorer leur mémoire ; c’est crucial pour renforcer l’état de droit et la bonne gouvernance, et faire progresser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, en particulier l’Objectif de développement durable 16 en faveur de la paix, de la justice et d’institutions efficaces.
Les journalistes remplissent des fonctions tout à fait particulières pour faire progresser nos libertés fondamentales et contribuer à renforcer nos sociétés. Ils
doivent être défendus grâce à des actions concertées des gouvernements, soutenues par les Nations Unies, en travaillant en collaboration avec tous les acteurs concernés, que ce soit les organisations internationales régionales, le pouvoir judiciaire, les médias, ou encore les sociétés privées, le monde universitaire ou la société civile.
Ce partenariat pour l’action s’est concrétisé lors de la récente Consultation multi-parties prenantes de l’UNESCO organisée à Genève en vue de renforcer la mise en oeuvre du Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité. Cet esprit doit nous inspirer pour aider les États membres à renforcer la sécurité des journalistes et à supprimer l’impunité par des mécanismes plus vigoureux.
À l’occasion de cette journée, l’UNESCO invite le monde à s’unir pour défendre la sécurité des journalistes et garantir que justice soit faite.
Irina Bokova
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